La théorie polyvagale est une grille de lecture pour comprendre notre état actuel, en l’occurence elle permet de comprendre le « psycho trauma ».
Vivre un traumatisme engendre une dissociation de par son contact qui est considéré comme « trop douloureux » pour la personne. Rappelons quelques fondements.
Le Système Nerveux Central est modélisé par une vision tri-unique du cerveau :
- Le cerveau du bas (reptilien), composé du tronc cérébral et du striatum, celui-ci permettant la gestion de la base.
- Le cerveau limbique : qui s’occupe du comportement des mammifères, comportement de groupe au niveau relationnel.
- Et le cerveau cognitif avec le néocortex : étant le plus récent dans l’évolution il est spécifique à l’être humain.
Liens entre cerveau haut et bas : fronto strié et cortex frontal.
Deux parties : SN volontaires et le SN involontaire/ autonome qui gèrent ce qui ne dépend pas de “ma” volonté : cœur qui bat, digestion, … il va réagir à ce qu’il se passe dans mon environnement et adapte mon corps à ce que je perçois dans celui-ci. Il dépend donc de deux choses : le système sympathique et le système parasympathique.
La théorie polyvagale considère le système parasympathique comme 2 branches du nerf vague, une branche ventrale : le nouveau vague en lien avec le cerveau émotionnel, notre capacité de rentrer en relation. Et une branche dorsale : l’ancien vague : en lien avec le cerveau reptilien. Et entre ces deux branches se trouve grossièrement le système sympathique (activé lors du sport par exemple) ; et parasympathique (lors de la digestion).
Le but du SNA est de faire réagir pour assurer une pérennité de l’espèce : notre réaction de « combat / fuite » par l’activation de la branche sympathique, permettant la motricité nécessaire afin de se sortir d’une situation embarrassante comme d’une agression extérieure.
Or lorsque je vis une expérience traumatique, à l’endroit où il y a du sympathique qui est mobilisé, il n’est potentiellement pas suffisant pour pouvoir s’en extraire, il y aura donc derrière une éventuelle stratégie de survie qui survient (héritière du cerveau reptilien) qui active la branche dorsale du nerf vague ce qui va “m’immobiliser” physiquement : c’est ce qu’il se passe lorsque l’on vit de la sidération (on est comme tétanisé).
Cela se déroule de façon archaïque, comme pour simuler la mort, ce qui est une réaction normale dans le monde naturel. Un prédateur trouvant une proie morte ne la consomme pas car synonyme de danger. Or l’être humain contemporain n’étant plus adapté à un rythme naturel, il n’est demeure pas moins organisé comme tel. l’évolution génétique étant infiniment plus lente que nos modes de vie modernes.
L’intérêt de cette perspective de la théorie polyvagale se trouve lorsqu’un patient vient avec un motif de consultation en lien avec du mal être associé à un trauma. Il peut au travers de la relation avec le thérapeute reconsidérer son trauma et le revisiter pour aller au-delà. Permettre une association avec le corps vivant le trauma (celui ci pouvant se “dissocier” : se couper de ses sensations) ce qui l’enferme dans le passé en restant comme « déréglé » au niveau du Système Nerveux. Le moment de l’événement traumatique reste le présent du patient et l’enferme dans cette temporalité, l’empêchant d’aller de l’avant.
Cette situation peut par exemple donner des états d’hypertension post-trauma : dont ils ne sont pas conscients car coupés de leur relation avec eux-même et que leur système nerveux autonome est toujours déréglé.
D’un point de vu physiologique les amygdales par exemple permettent de lancer un signal d’alarme pour se sortir du danger : la décharge de cortisol qui s’ensuit engendre la dissociation permettant de se dissocier de ses ressentis, et donc de la douleur. Il y a une sur-adaptation qui ne sera plus cohérente avec la réalité de la personne une fois l’évènement passé. Sur le long terme cela engendre des réactions non adaptées avec des caractéristiques diverses, hypertension, insomnie, irritabilité,… c’est tout l’être qui en reste impacté.